[Déguildé] Efinwel [Background]

(le background existant étant très long, je n'en posterai qu'une partie de temps en temps)

Lors du deuxième crépuscule, Efinwel revînt dépité aux ruines de l'Ancien Hâvre... Sahune était son nom... mais plus personne ne le savait... ici, il n'y avait plus aucune maison assez vétuste pour tenir un toit ou un semblant de toiture... mais Efinwel avait décidé d'y revenir à chaque nouvelle lune.

Comme à son habitude, il jeta la barbak à son fidèle félin... Neige prit son dû et s'éloigna pour dévorer la bonne viande que son ami pouvait lui offrir chaque jour.
Un briquet d'amadou sur un fétu de pailles, le feu allait être grandissant et magnifique... assez grand pour que n'importe qui le voit depuis l'horizon... Efinwel était confiant, il ne désirait que ça... que ce feu soit vu du Lointain...

Il s'assit alors, et prit une rasade de cet alcool fort... à en piquer les yeux... à moins que ce ne fut l'émotion de ses propres souvenirs.

Sahune... méconnu de tous... un lieu de pélerinage destiné à être si populaire et pourtant le théâtre de tragédies sans nom... c'était bien ici que le Fléau avait frappé lors de ses assauts répétés. Les elfes de l'Ancien Hâvre n'avaient eu aucune chance et les disparus avaient déjà été pleurés comme des morts... Efinwel le savait... mais il revenait chaque nuit... son frère et sa soeur n'avaient laissé aucune trace depuis cette nuit là... et le seul espoir qu'ils reviennent en ces lieux était suffisant pour qu'Efinwel hante ces ruines sans cesse

L'aube matinale vînt alors... personne n'était venu... Efinwel siffla d'un ton sec et agacé... la chasse devait reprendre, Neige le savait...

"Neige, ma fidèle amie... repartons... en espérant que mes souvenirs deviennent à leur tour des ruines !"

Les deux compères repartèrent vers le Lointain

Cinq jours passèrent... Efinwel avait quitté les Forêts Fantômes, et tourné le dos à son passé... jusqu'à la prochaine lune probablement.
Aucun sommeil sans repos... seules ses décoctions pouvaient l'assomer littéralement pour qu'Efinwel prétende aux royaumes des Songes.

Ce fut cette nuit-là que la magie opéra, car le corps inerte de l'elfe était à la merci d'un rampant qui rôdait dans les ténèbres. Neige n'était encore qu'une bête sauvage, et elle comprit que son maître pouvait mourir et recouvrir ainsi la liberté... ce fût cette nuit-là où Neige perdit son maître pour avoir un ami, pour la vie...

A son réveil, Efinwel observa les traces au sol et regarda Neige... honteux, il lui ôta son collier en baissant la tête devant le félin, offrant sa vie comme reconnaissance... les moments qui suivirent furent d'horribles léchouilles baveuses que l'on ne peut conter ici !

par la suite, Neige montra des regards que certains chamans ont dans les Tarides... Efinwel a toujours eu peur de cela, mais il respecte son amie par le geste le plus difficile du monde, dit-on... il sourit !

La route fut bien longue pour un coeur en peine. Efinwel rageait et pestait de jour en jour... grande était sa colère car sa peine grandissait de jour en jour. Sa frustration d'avoir survécu par miracle le rongeait maintenant.
Quatre lunes passèrent... les bateaux du lointain, ces navires maudits n'avaient pas réapparu ; mais Efinwel voulait venger sa famille coûte que coûte... sa vie n'avait plus d'importance.

Une nouvelle ville portuaire se profilait à l'horizon, Efinwel avait décidé de fouiller chaque crique, chaque rocher que le rivage pouvait faire. Ces maudits navires pouvaient être loin... mais ils pouvaient aussi mouiller dans une rade pas très loin.

Efinwel fit la connaissance de ce trou miteux de Cabestan. Ici les gobelins étaient, comme ailleurs, pas très causant... surtout quand on recherche des gens... qu'ils soient criminels ou non. La peste soit de ces peaux-vertes !
Les rares navires étaient des gallions marchands détournés et transformés à la hâte en navire de pirates, une hérésie maritime... Efinwel partit après la nouvelle lune vers les Tarides.

C'est par leur passion des fleurs et des jolies herbes dansantes au gré des vents qu'Efinwel rencontra Tetök Bouc Crasseux, un très jeune tauren. Avec des mots simples, ils parlèrent longtemps, comme des amis qu'ils avaient été.
Efinwel fut invité le soir au campement d'infortune de ces Taurens... Efinwel se mit en tête d'allumer en grand feu, comme à son habitude, et pendant que le bois sec craquait sous les premières flammes, Tetök s'approcha pour lui sussurer :

Efin'... ton coeur transpire de haines et tu déshonnores ce feu...

Efinwel se retourna pour voir un jeune tauren aux yeux révulsés, il prit peur. Le Tauren était en transe et parlait d'une voix d'outretombe :

le Fléau a laissé en toi une marque indélicate et la bête en toi grandit... elle te tuera si tu ne la fais pas taire à jamais... ton ennemi est en toi dorénavant... cherche au plus vite les deux lunes pour trouver cette paix qui peut te sauver ! Ta soeur souffre et ton frère se meurt... ta maladresse pourrait leur coûter la vie maintenant...

Efinwel devint comme fou et sauta sur le jeune tauren pour le faire taire... Neige ne reconnut plus son ami et recula pour disparaitre dans les ombres... le clan se rua sur l'elfe pour le rouer de coups... et cela n'en finit jamais... les coups résonnèrent comme des lourds tambours... c'est dans une mare de sang que la rixe s'arrêta. Le silence revînt. Tetök s'était allongé sur Efinwel pour que les taurens cessent de le massacrer. Efinwel fut chassé des Tarides mais Tetök fut le seul à le suivre secrètement pour l'aider.
Le très jeune tauren fit preuve d'une incommensurable sagesse et il montra sa noblesse d'âme en enseignant à l'elfe la sereinité... Efinwel chassait alors cette méchanceté en lui en la refoulant en son plus profond et décida, alors, de faire preuve d'attentions et gentillesses pour ne pas succomber à son Mal.
Tetök repartit alors, lui adressant un sourire que jamais il n'oublierait et lui dit alors de chercher les deux lunes qui le sauveraient. Efinwel pleura, comme à son accoutumée.
Mais depuis ce jour, Efinwel en ressortit grandi... c'est aussi à ce jour que Neige revînt à ses côtés, elle qui l'avait délaissée lors de sa folie au clan Tauren.

Efinwel scruta l'horizon, en pensant aux deux lunes et surtout en tâchant de ne jamais oublier son ami Tetök... un rare sourire s'esquissa alors sur les lèvres d'Efin'

à l'aube du printemps, Efinwel renonça à son errance et fit demi-tour vers Lune d'Argent.
Au quartier marchand, il traîna longtemps avant d'affronter ses éternelles humiliations devant son cousin, et néanmoins parrain. Il frappa d'une main misérable. Lorindili lui ouvrit, et ne put cacher une mine désapointée... sans mot dire, il le fit entrer et lui indiqua la cour arrière pour qu'Efinwel se lave dans un bain qui n'échappe au quotidien de tous ces citadins.
Efinwel se fit présentable, il aimait bien être joliment habillé, mais il n'en avait que très peu l'habitude. Il vint présenter ses hommages à sa famille au cours d'un repas des plus sobres. Efinwel était heureux de retrouver des elfes de sa famille, il avait tant de peine... cela fut de courte durée... la fin du repas fut houleuse par une conversation des plus hostiles à son égard

"Efin'... personne ne veut de toi ici... d'abord tu n'as jamais voulu dire ce qu'il s'est passer, ni te justifier... tu es passé pour un lâche au sein du Clan... ton silence a coûté l'honneur de notre famille... nous préférons respecter la décision du Sénéchal et respecter sa décision de te bannir des nôtres... tu ne peux rester ici... pour la mémoire de tes parents et pour l'espérance de ta soeur Merenwen et de ton frère Náriël... pars de cette maison et ne reviens pas..."

une vive douleur prit le poitrail d'Efinwel... il vit du sang perler à travers sa chemise... Il regarda alors sa "famille" avec toute l'horreur qu'un elfe pouvait mettre dans un regard

"ton silence est un affront Efin'... pars d'ici... nous ne pouvons accepter un elfe qui pourrait avoir la couardise d'avoir laissé mourir sa propre famille"

Efinwel se leva pour partir et ne jamais revenir... sa main était rouge de sang... son poitrail révélait maintenant une cicatrice rituelle que Tetök avait creusée profondement... il se souvînt alors des paroles de cet enfant tauren : "je ne peux tuer ton mal, Efinwel, mais cette blessure ne s'en ira jamais... elle te rappelera à son bon souvenir à chaque fois que ta Bête intérieure reviendra pour te ronger et te vaincre... ne la laisse pas s'en prendre à toi"...
Efinwel mesura, alors, l'étendue de ces pouvoirs chamaniques que les Taurens avaient en ces terres !


Passant la Porte du Berger, Efinwel partait doit devant pour faire taire sa douleur... une maison se profila... des autruches de toutes les couleurs étaient dressées par les siens... Efin' passa au plus vite son chemin, car depuis petit, il a toujours eu très peur de ces oiseaux... maudits soient-ils !
Plus haut sur la colline, des chasseurs avaient fait un bivouac... il les salua en passant... en contrebas, il vit alors des elfes en découdre avec des trolls informes ; par instinct, Efinwel encocha un trait pour aider ses gens en arme.
Visiblement, ils n'avaient guère besoin de lui... ils maitrisaient la situation par de bonnes passes d'armes.
L'un d'eux proposa à Efinwel de venir rejoindre leur petit groupe de mercenaires et compagnons... d'autres elfettes plus charmantes le saluèrent bien bas... c'est à ce jour qu'Efinwel rejoigna ses nouveaux amis, au sein d'une guilde qu'il affectionne encore beaucoup.

Quelques jours passèrent où Efinwel eut le privilège et la chance de croiser un elfe de plutôt grande taille... Ezechiel... d'abord troublé par les nombreuses ressemblances avec son propre frère, Efinwel aimait bien la compagnie de ce paladin... si attentionné
Efinwel se surprit à l'appeler plusieurs fois "Frère", mais son ami ne releva pas l'allusion trop cachée pour ces douloureux souvenirs qui ressurgissent bien trop souvent.

Un mois passait alors... Efinwel pénétra en Strangleronce et ses plages merveilleuses... c'est en ces lieux que tout allait changer... c'est en ces lieux qu'il allait croiser son destin et comprendre le présage des deux lunes... c'est en ces lieux qu'il allait rencontrer la belle et douce Axelle... mais ceci est une autre histoire...

Efinwel ne comprenait pas le présage des deux lunes, il cherchait en tout ce qu'il voyait d'où pouvait venir ce symbole... un étendard ? ou une broche... ? Il ne savait où chercher pour le salut de son âme et celles de ses parents.

Il retourna à la Fossoyeuse, pour voir la fidèle Aleanor... la marchande qui allait faire sa richesse assurément sur le dos d'Efin'. Le prix de ces flèches était exhorbitant, mais Efin' avait juré de ne plus jamais en fabriquer car tant de mauvais souvenirs ressurgissaient... Aucune remise, aucun sourire, Aleanor, fidèle à elle-même et son commerce !

L'air était chargé de magie ici, même Efinwel le sentait.... puis il entendit son nom... en se retournant, il vit une parodie d'humains que les nécrotracteurs avaient dû réanimer à la va-vite.... beurkkkk... "une missive urgente pour vous, messire, le Sieur Ezechiel vous attend en Strangleronce au camp Grom'Gol"

L'elfe se hâta d'aller voir un des seuls amis qu'il aimait tant côtoyer, sa fougue et son impétuosité lui faisaient oublier cette cigüe qu'il était venu acheter en ces lieux glauques. Après quelques heures de zeppelin, la jungle apparaissait dans cette brume qui amusait tant Efinwel... il arriva au ponton et descendit... la missive lui demandait de rejoindre Ezechiel et dame Axelle...

Efinwel se disait en lui-même qu'Ezechiel allait encore faire la marieuse de service, halala... Il se dirigea vers son ami, lui-même sur le ponton et s'inclina comme à son habitude.

"Efi' pas le temps de rester, aide au mieux Axelle"

Et Ezechiel partit aussi vite qu'un voleur... laissant Efinwel sur place, bouche bée ! Le zeppelin partait aussi tôt, ne laissant aucune alternative ni aucune question... Efinwel n'en revenait pas, mais Eze' était un bon ami, et il accepta son petit jeu.
En descendant de cet embarcadère grossier, il s'avança vers une si jolie et grâcieuse elfette que sa gorge se noua et son visage devînt des plus rouges... il s'inclina devant tant de beauté, non pas pour saluer mais pour honorer tant de grâces.

Quelques mots furent échanger, Efi' ne regardait plus Axelle... il l'admirait... elle rayonnait déjà de sa gentillesse juste par de simples propos, et l'elfe n'en revenait toujours pas... il se dépatouilla de ces instants où sa timidité semblait prendre un dessus trop grand.
"Puis-je vous porter une aide quelconque, milady ?"

les elfes s'accordèrent rapidement pour débusquer quelques trolls monstrueux, occultés dans leurs ruines puantes... Dame Axelle avait là une tâche bien ardue, mais était si méritante de ne lâcher cette mission qu'on lui avait confiée.
Les combats furent rudes, et Neige en patit bien des fois... mais la douceur d'Axelle était là pour réchauffer les coeurs. Une courte pause fut accordée avant de mener un assaut sur le chef de ce clan hostile de trolls dégénérés.
Assis en tailleur, Efinwel oublia même de prendre quelques forces, il préférait regarder discrètement la belle elfette... il fût très amusé de la voir assise, là, près de lui, avec ses petits pieds qui semblaient se regarder en convergeant l'un vers l'autre... c'était si mimi !
Mais...il était temps d'aller en découdre avec ce grand troll... les elfes se levèrent et instinctivement, Efin' regarda les pistes laissées sur la terre sabloneuse de la jungle. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il vît les propres traces d'Axelle, car ces bottes avaient laissé, empreints dans le sol, la trace de deux lunes qui se faisaient face. Il leva la tête, médusé...

la belle était déjà en train d'affronter cet ignoble brute troll... Efinwel sourit comme rarement, et il encocha la flèche d'une longue série de traits qu'il destinerait à protéger la Belle Axelle... Et Efinwel savait qu'il venait de rencontrer son destin car son coeur le lui disait... bien plus qu'un présage de deux lunes...

Le printemps se terminait, Efinwel se retrouvait à nouveau à la Fossoyeuse... il songea à changer de point de chute, ce lieu ne lui convenait que très peu.

Evidemment Eleanor avait monté les prix des flèches, pourquoi ne fut-il pas surpris... mais l'argent ne signifiait guère de chose pour lui, en vérité ! La vendeuse décharnée lui lança un dernier quolibet "essaie de voir ces voleurs, ces sales receleurs de l'hotel des ventes, tu verras que je suis une des meilleures marchandes ici..."

Efin' lacha un soupir... et beaucoup de pièces d'or...

Il alla voir quand même dans les égoûts nauséabonds de la cité d'en-dessous. Ces receleurs étaient de précieuses ressources, il le savait bien, et plus encore aujourd'hui... Efinwel dépensa énormément pour un magnifique carquois, réputé enchanté !

Efi' s'éloigna alors, jetant des regards derrière lui... l'elfe trouva alors une ruelle sombre dans le quartier des voleurs, là où il ne fait pas bon vivre ou mort-vivre. Il regarda Neige, un triste soupir s'en dégagea. A l'aide d'une dague effilée, Efi' découpa le cuir de son précédent carquois pour en dégager deux flèches en bois stuqué... sans les regarder... l'émotion serait trop forte, il le savait bien.

Neige se retourna, flairant un rôdeur… celui-ci s’avança, se voyant découvert… un mendiant que la nécromancie avait remis dans les sentiers ténébreux pour sa non-vie. Il sortit de l’ombre, dévoilant un visage putréfié, rongé et troué par des vers.

Efinwel eut un regard si triste en le voyant que cela gêna même le mendiant « je te fais si pitié que ça l’ami ? il est vrai que mon destin n’a pas été des plus cléments ». Il s’avança pour offrir sa gnôle à l’elfe qui déclina poliment, par un haut le cœur… puis il pointa du doigt les flèches en bois stuqué « quelles étranges flèches l’ami, je croyais qu’on n’en faisait plus depuis un bon millier d’années !? Que fais-tu avec ça, tu as l’air d’un archer pourtant émérite ? »

Une larme coula le long de la joie d’Efinwel, et un vieux serment le fit parler d’une vérité qu’il souhaitait tant oublier. Il s’assit alors, et d’une voix tremblante il raconta ce qui c’était passé :

« Il y a un village côtier, près de Lune d’Argent, une place fortifiée qui prévient nos frères des attaques du Fléau. Là-bas vivaient la belle Endolen et le courageux Tiriwel. Ils eurent des enfants qui suivirent l’exemple de leurs parents, je fus le premier, puis vint mon frère et ma prodigieuse soeur. Aucune paix ne nous attendait, Père l’avait prédis.
Au crépuscule de la première lune du printemps, le Fléau avait décidé de frapper en ces lieux... d’abord des éclaireurs fourbes, puis vint une véritable flotte, déterminée à accoster.

Les éclaireurs firent de nombreuses pertes en notre Clan, et nous ne purent en arrêter guère. Lorsque leur unique escarmouche fut finie, nous réalisions que l’ennemi venait d’un autre temps… des démons se cachaient sous des traits plus humains… utilisant des armes d’antan, comme ces curieux arcs angulaires et ces flèches… en bois stuqué…

Le Cor résonna alors dans la nuit naissante, c’était la seule fois où j’ai pu entendre ce son distordant. Des navires arrivaient… la panique commença alors. Père ordonna d’une voix ferme de tenir les ponts du village jusqu’à l’arrivée des forces armées de Lune d’Argent… cela représentait une longue heure. Certains désertèrent, d’autres armaient leurs propres enfants pour lutter jusqu’au dernier.

Je grimpais pour ma part sur le plus haut toit de notre maison afin de couvrir nos rangs. Une bataille arrivait, tout le monde avait peur… sauf nos ennemis.

La cohorte inhumaine arriva alors… aucune monstruosité ni géant… mais ces êtres abjectes à la peau d’ébène s’avançaient d’un pas assuré au rythme de tambours assourdissants. Les assauts furent d’une rare violence… les flèches pleuvaient de tout horizon, nos archers parvenaient tout juste à tenir l’avancée de ces horreurs.

Ma main s’arrêta dès lors où mon carquois fut vide, l’ami… comme bon nombre d’archers… l’ennemi avançait alors vers nos familles… leur hurlement de terreur commençait déjà à déchirer ce silence qui précède la mort.

Sautant dans les jardins de la maison, je me suis servi des flèches de nos propres adversaires… le moment pressé… mais le Destin avait guetté son heure… en chaque flèche, un esprit démoniaque s’éveillait pour flatter le mal que chacun a entre nous. D’abord la colère, puis la haine… ces flèches avaient fais de moi le bourreau d’une guerre innommable… puis la folie vînt… les flèches avaient fais de moi un pion qu’on déplace à son gré et l’ennemi n’était ni plus ni moins que chaque vivant ! »

Efinwel s’arrêta là… fermant les yeux noyés de chagrin. Il baissa la tête pour finir son histoire :

« Cette première flèche transperça la gorge de mon père, et celle-ci traversa de part en part le poitrail de ma mère »

Efinwel commença à très rapidement coudre les flèches dans le cuir de son nouveau carquois pour ne plus jamais les revoir.

« la suite… je ne peux la dire… mais je pense que mon frère m’asséna un coup.
Je me suis réveillé bien plus tard. Ma famille avait disparu… morts ou capturés pour subir les sévices et les monstruosités du Fléau. Rares furent les survivants, mais certains avaient vu mon vile forfait et le Sénéchal de Lune d’Argent mena un jugement rapide à mon égard… le coupable fut simplement désigné comme étant « les flèches d’Efinwel », l’ami… alors ces flèches, je les garde maintenant… car aucune flèche ne tue seule… et ma culpabilité sera toujours là »

Efinwel se tût pour un très long moment.
Le mendiant se leva, alors, gêné à son tour : « et mon aspect te chagrinait l’ami ? Le destin s’acharne cruellement sur toi l’ami, je pleurerai si je le pouvais… »

Puis Efinwel se retrouva à nouveau seul, avec un félin qui le regarda d’un drôle d’air. L’elfe se leva… Neige grogna très fort, comprenant qu’une course effrénée contre la tristesse allait durer bien longtemps cette nuit !

Une course qui ne s'arrêta que lorsque les pieds d'Efinwel foulèrent les ruines de son enfance. Neige était si fatiguée... Efinwel eut du remord à faire subir tout cela à cette pauvre tigresse. Il s'arrêta pour allumer un feu, mais n'y parvint guère... la fatigue n'a jamais été la meilleure alliée. Alors il tomba au sol pour reprendre un peu de son souffle.

Au sol, l'elfe dégagea l'enseigne du "Calice Rougeoyant" ... l'échoppe de sa propre mère... lui qui n'avait jamais aimé les fleurs, il songea au temps qu'il aurait pu partager avec elle... mais c'était maintenant trop tard...

Errant dans ces ruines, il vit des tombes faites à la va-vite... et posa le pied au premier pont... là où le Fléau avait massacré les siens... là où il crut basculer dans la folie... des images se bousculèrent dans sa tête... d'abord son père... puis celle de sa mère.

Neige était venu le rejoindre... s'arrêtant là où s'écroulèrent ses parents... Efinwel la fit partir gentillement... et il découvrit un miracle que la Nature accorde si peu.

Une jeune pousse de la Fleur de Vie que seuls les elfes du Cercle Cénarien arrivent à faire pousser sans qu'elle se flétrisse au moindre toucher... une fleur qui présage l'espoir de la vie et du bonheur. Efinwel avança timidement sa main, et se figea.

Il retira sa main, conscient qu'il allait la faire flétrir s'il l'effleurait... cette fleur qui représentait un dernier espoir de salut... et qu'il ne pouvait toucher. C'est seulement à ce jour qu'Efinwel prit la résolution d'embraser la voie de sa mère et pris la décision d'entrer dans la guilde des herboristes... et depuis, il en vît de belles fleurs... métaphoriquement parlant ^^

Les jours se succédèrent où Efinwel semblait avoir définitivement oublié les fantômes du passé. Il était revenu aux Tarides pour revoir son ami Tetök pour lui annoncer la bonne nouvelle sur sa découverte des deux lunes....

Efi' avait beaucoup appris des herboristes de tout horizon, mais c'est le petit Tauren qui lui avait montré l'art subtil d'arranger ces potions pour leur donner un goût meilleur... Efinwel se plaisait à garder bon nombre de ces jolies fleurs dans une petite boîte de bois blanc... juste pour le plaisir de les admirer chaque matin que la vie permettait.
Mais ce matin-là, Efinwel avait sorti ces petits plats cuivrés pour infuser toutes ses fleurs, puis filtrer les autres décoctions... un simple feu lui suffisait... ça paraissait si simple... et ça lui rappelait tant sa mère qu'il souriait à chaque étape de ces petits rituels.

Tetök arriva alors, avec les membres de son Clan... Efinwel eut d'abord très peur, jusqu'à ce que le jeune Tauren sourit très amicalement... il ne pût résister à lui rendre son sourire. Le Clan était venu en paix, cela se sentait... ces savanes étaient si paisibles avec de tels gardiens ! L'elfe s'inclina en signe de reconnaissance devant les membres du Clan, qui rendirent la politesse.
Trois taurens massifs s'avancèrent pour entourer Efinwel et commencèrent à le peinturlurer avec des mixtures nauséabondes... l'elfe commença à râler puis se ravisa rapidement... Tetök s'éloigna, laissant les chamans finirent leurs préparatifs, un regard plutôt inquiet.
Des branches d'aubépine furent brûler en guise d'encens, et les taurens entourèrent tous Efinwel et commencèrent à psamoldier des chants aux sons incertains... Neige regarda tout cela visiblement guère rassurée et montra les dents en signe d'avertissement.
Il fallut Tetök pour aider Efinwel à apaiser la colère de Neige face à ce rituel étrange... puis le jeune Tauren resta près d'Efi qui en profita pour lui révéler bien des secrets :

"Tetök, tes visions !? c'est extraordinaire !!! les deux lunes... je les ai trouvées... c'est un petit ange venu du ciel qui s'appelle Axelle et elle m'a sauvé de mon errance... oh si tu savais...."

Tetök sourit et lui sussura "tu n'es pas au bout de tes surprises, petit elfe... hihi !"

Efinwel n'eut pas le temps d'en savoir plus, car Brök Pieds Fourchus s'avança et de sa grosse voix demanda qu'on lui présente les flèches meurtrières... Efinwel fût très surpris car seul Tetök connaissait ce vilain secret, mais devant son visage d'enfant, il n'eut pas de colère... il se tourna vers Brök pour lui rétorquer un "non" des plus secs !

Les chants cessèrent.

L'assemblée fixa Efinwel longuement.

Neige commença à grogner, plus nerveuse qu'elle ne pût jamais l'être.

Brök s'avança.

Efinwel essuya ses yeux trop humides... puis baissa la tête... il chercha d'une main hésitante son carquois pour en tirer deux flèches subtilement cachées.

Brök les déposa au sol et elles se mirent à luire d'une étrange lueur verte... Neige s'avança, comme pour attaquer le Tauren... et arrêta, contre toute attente, son coup de patte si meurtrier... ses yeux brillèrent alors d'une lueur du même vert que ces flèches maudites

Brök fit un signe de la tête à son fils Tetök, puis les taurens vinrent saluer Neige et Efinwel avant de se retirer dans la nuit... Tetök fut le dernier à se présenter avant de partir, mais Efinwel l'arrêta

"que se passe t il Tetök ?! je ne comprendrais jamais rien à la magie....et encore moins à votre chamanisme... rôôôoooo"

Tetök semblait heureux... avec ses yeux "couleur d'enfant"

"haha ! Efi !? c'est vrai ? tu n'as pas compris ?"

Voyant la mine effarée de l'elfe, il continua en riant : "pourtant tu en fais de la magie, haha ! dans chacun de tes gestes, il y en a... dans chacune de tes flèches, il y en a... prends bien soin de Neige... car l'esprit de ta maman est venue pour surveiller son enfant, haha ! sacré petit elfe... tu ne vois décidement jamais rien... bonne nuit Efi !"

L'elfe se tourna vers Neige, ce tigre au regard si particulier... et se jetta dessus pour une des bagarres les plus tendres qu'il n'ait jamais eu...

au loin, on pouvait entendre des rires d'un elfe qui avait cela oublié depuis si longtemps

Bien du temps avait passé... Efinwel avait traversé quelques bons moments chez ses frères de sang DarkWind, et il avait trouvé une nouvelle guilde, grâce à sa fiancée Axelle où il avait hâte de mieux connaître ses nouveaux compagnons.
Axelle... la Belle Axelle... il ne pensait qu'à elle... toujours... sans que son coeur jamais ne défaille... ah son Axelle !?!! Une bien belle elfette, des plus réservées mais qui ne parlait jamais pour ne rien dire... une qualité qu'il enviait bien, lui qui était si maladroit dans chacun de ses propos. Mais rien n'y faisait, il avait beau réfléchir à ce qu'il dirait, il commettrait invariablement la bourde que chacun souhaitait éviter.

Ce jour-là, il s'était arrêté sur une des nombreuses crêtes d'Azshara... un pays qu'il haïssait... un défi lui avait été lancé pour ramener des bois de cerfs afin qu'il prouve sa valeur de chasseur.
Une tâche qu'il râta sans nul contestation !
Mais chaque échec lui permettait d'apprendre, enfin, c'est ce qu'il espérait... et c'est à ce jour qu'Efinwel s'arrêta sur cette crête, regardant en contrebas l'immensité de la mer... Neige partît se reposer, comprenant que l'attente serait fort longue.

Efinwel alluma machinalement un petit feu puis se mit à regarder... en lui !
Toutes ces erreurs, tous ces échecs devaient signifier bien quelque chose de plus rationnel ?! mais quoi ?

La nuit vient... avec un joli clair de lune qui se reflétait sur la mer et son vaste horizon... deux lunes... ou une lune et un reflet ? Cela le perturba... lui qui était si sensible à ce genre d'observation...

"Deux lunes !!! Neige !? Il y a deux lunes !!!"

Efinwel remit rapidement la corde à son arc afin de s'apprêter à repartir au plus vite de ce pays hostile. Quelques graines au sol pour appeler Cocho, son volatile aux ailes bleutées... qui tardait comme à chaque fois...

"Une lune et son reflet... si chacun de nous ne montre qu'une apparence, alors il me faut me mettre sur une vraie chasse, Neige !? Je m'en vais de ce pas en Lune d'Argent... je vais essayer de savoir qui sont mes compagnons... quelles sont leurs histoires, leurs douleurs, leurs joies et leurs petits bonheurs... en les connaissant comme des frères ou des soeurs, mes paroles n'auront plus l'occasion d'être blessantes et n'heurteront plus jamais l'âme meurtrie de chaque sin'dorei !! Nous avons tous tant souffert du Fléau que nous ne sommes devenus plus que des reflets... des reflets de lune qui se pourraient bien rayonner d'ici peu"

Efinwel reprit le sourire

"il me faut annoncer cette découverte prodigieuse à Dame Axelle... son avis compte tant pour moi... et elle me manque déjà tant..."

L'elfe enfourcha sa pathétique autruche pour partir au travers des collines rougeoyantes, déterminé à savoir la nature profonde de chacun de ses amis, de chacun de ses compagnons.

Deux jours passèrent.
Fourbu par une escapade des plus rapides en Maraudon, Efinwel était revenu abattu... non par les efforts qu'il avait du faire, mais parce qu'il s'était fâché pour la première fois avec Dame Axelle.

Il avait préféré partir plutôt que d'avoir ces mots, si durs pour ceux qui l'aiment.
Lune d'Argent semblait bien terne à ses yeux... il quitta cette auberge luxueuse, ne laissant ni affaire, ni adresse... et il partit traîner ses bottes au hasard des rues, comme un pauvre hère.

Tard dans la nuit, il passa devant la maison de son cousin Lorelindi.... et s'arrêta pour mieux observer ce qu'il voyait : la fenêtre de l'étage était ouverte !? Cela correspondait aux appartements de sa nièce et filleule, elle qui était si frileuse à son habitude !?
Ouvrant le portillon du jardin, il trouva une fine corde pour escalader jusqu'à l'étage... Efi' grimpa au plus vite pour constater que la chambre y était... vide ! Nul trace de voleur quelconque, la jeunette s'était visiblement accordée une escapade au grand dam de ce qui lui restait de famille.
Efinwel s'allongea sur son lit de princesse pour attendre la petite fugueuse... si ce n'était pas son jour, ça serait encore moins celui de sa fillotte !!! La nuit passa, et au petit matin, la petite elfette arriva dans sa chambre et fût bien surprise de la rencontre

"Grrrrr ! Tu souhaites tant déshonorer ton nom pour agir ainsi, sale chipie ?"

L'elfette montra une grande indifférence à ce genre de quolibets et rétorqua sèchement : "Si vous êtes revenu pour être effronté, mon oncle, je ne vous retiens pas... si de gentillesse vous ne pouvez pas à mon égard, je ne vous demande encore moins quelconque compassion"

Efinwel soupira, et lui dit "cela suffit, j'ai eu mon lot de malheur déjà ce soir... pardonne moi, je suis de si mauvaise compagnie en ce moment.... je fais même fuir ceux que j'aime et qui m'aime"

Il se leva pour enlacer tendrement sa petite nièce... le moment fut court car Efi' vît un pâle reflet dans les affaires posées par l'elfette à son arrivée : une dague effilée, et encore souillée de sang avait été dissimulée à la va-vite. L'elfe s'en approcha et la saisit pour la montrer à l'adolescente.
Celle-ci s'empressa de lui arracher des mains, avec une rapidité qui le laissa perplexe. Elle se mit inconsciemment à braquer Efinwel dans une posture qui fit reculer d'un pas l'elfe.

"oohhhh... que voilà une attention peu délicate pour un oncle... *d'une voix sereine*
Poses cela, depuis plusieurs nuits, je te suis et j'ai découvert ton petit jeu depuis bien longtemps. Je me suis longuement demandé pourquoi tu m'espionnais si souvent de ta fenêtre lorsque je m'entraînais aux armes dans le grand jardin de derrière... tu as choisis une voie bien tumultueuse, et mon demi-frère n'est plus là pour t'éduquer... tu n'as hérité que d'un chasseur... et pas très prodigieux... et moi je n'ai gardé qu'un cousin qui me déteste et une nièce adorable le jour et meurtrière la nuit..."

Efinwel s'assit, sa nièce voyait qu'il pleurait et qu'il était si triste. Par un tour de passe-passe, la dague disparaissait au revers d'une manche ample, comme si l'arme n'eût jamais existée. La petite elfette s'approcha, et prit une voix si douce d'enfant, comme elle savait bien le faire pour profiter de son jeune âge :

"c'est Dame Axelle, c'est cela ?"

Les premières lueurs du matin arrivèrent dans les appartements, et commencèrent à illuminer les tapisseries. Efinwel se leva et empoigna ses affaires

"je m'en vais en Alterac, Niout, qu'on me fiche la paix pour toujours, je ne veux plus jamais parler à qui que ce soit... si mes paroles sont du poison alors je ne dirais plus mot"

L'elfette regarda son oncle au regard si mauvais lorsqu'il dit cela, et se ravisa de vouloir en rajouter. Une dernière étreinte à sa filleule fût la seule chose qu'il laissa derrière lui. Les portes claquèrent à son départ et son sifflet fut comme un coup de semonce pour Neige qui n'avait pas l'habitude d'une telle colère.
Sa fillotte remarqua que sa robe étriquée était pleine de sang, et elle se précipita sur la terrasse pour voir partir Efinwel... tout ce sang venait de sa tunique... mais elle n'avait pourtant pas remarqué cette sale blessure à son arrivée....

Efinwel ne resta pas si longtemps que ça au désarroi, sa Belle était venue pour une réconciliation des plus délicates... il se dit qu'il avait de la chance qu'un ange vienne si souvent le voir, il se prit à sourire à cette belle image.

Ce matin-là, l'héraut de l'Intendant d'Alterac vînt frapper à la porte d'Efinwel. Après quelques mots échangés, il lui remit de nouveaux ordres de mission... le temps de guerre était venu et l'elfe devait mener de multiples escortes au travers ces vallées montagneuses, dans la froidure de la neige. Il parvînt à négocier du temps libre afin de pouvoir revenir voir Axelle aussi souvent que possible... mais ces missions semblaient le conduire à devenir guide, lors des incursions nocturnes en ces lieux. Trois mille hommes d'armes devaient être amenés là-bas, et les voyages durant la nuit semblaient plus propices pour éviter les embuscades et autres escarmouches trop souvent meurtrières.

Efinwel se résolut à acquérir un nouvel arc pour se laisser une maigre chance de survivre là bas... ces prédécesseurs plus expérimentés n'étaient pas revenus des dernières expéditions. Regardant ces dernières piécettes d'or, il pensa que l'argent ne lui servirait peut être plus, aussi acheta t il des fleurs pour sa bien-aimée.

Le soir vînt.

Efinwel vérifia une dernière fois les mules et kodos surchargés... et le convoi se mit en branle. Tout le monde trahissait sa nervosité par des agacements, puis le calme revînt après plusieurs heures de durs efforts... la neige était là, toujours accompagnée d'un silence, d'habitude si serein.

Le campement fût joint sans incident, et Efinwel fût choisi pour mener les premières escarmouches dans la vallée d'Alterac. Un petit groupe d'orques le menèrent au-delà des lignes ennemies... les confrontations furent d'une rare violence, et l'elfe se prit à aimer son nouvel arc qui visiblement lui avait permis de survivre.

Le petit jour allait venir mais l'aube semblait tarder.

Le sergent était grimaçant, un dernier groupe de l'Alliance avait été vu... il fallait s'en occuper... la relève était en retard. Tout le monde apprêta son arme, l'elfe plante une myriade de flèches dans la neige pour gagner en vitesse. L'assaut fût donné. Rapidement la Horde prît l'avantage, et une elfe montra tissu blanc pour se rendre... mais une voix retentît

"aucun prisonnier !"

Efinwel ne pût que voir sa parente éloignée se faire massacrer... dégouté du si peu d'honneur et de respect que la guerre provoquaient dans ces orques pourtant civilisés. Il s'approcha du lieu pour regarder tristement ses ennemis, épars au sol... il vît enfin l'elfe... il ramassa le tissu blanc, c'était un lange... l'elfette avait un ventre trop arrondi pour douter de quoi que ce soit d'autre.

Efinwel jetta son arc, et partît d'Alterac...

Son rapport mentionnait qu'il n'excusait en rien le choix de cette elfe pour s'être engagée dans ces batailles, mais qu'il avait besoin de temps pour se faire à l'idée que ces ennemis ne méritaient qu'un si funeste destin. Efinwel ne fût pas porté déserteur, exceptionnellement et il fut ajourné temporairement de cette première campagne militaire.

De retour à Lune d'Argent, il avait gardé ce lange... pensant à Axelle... puis à Amlia et Hylea qui semblaient si sensibles à ces petits orphelins.

Alors, triste et mélancolique, il se mit à relire cette si gentille missive d'invitation d'Axelle et partit la revoir aux Hinterlands... ce lieu magique où un certain ponton garderait le souvenir de leurs premiers baisers... cette soirée-là fût si magique que cela chassa toute trace de tristesse et il se mit à repenser à l'avenir et aux bonheurs qui attendaient chacun de nous.

De longs moments de bonheur étaient passés mais aussi à prévoir, Efinwel et Axelle vivaient leur amour plus sereinement depuis que l'elfe avait décidé de ne plus parler à la moindre elfette.

Les nuits étaient à nouveau parsemées de doux rêves où son petit ange était à chaque instant présent, et l'avenir semblait bien heureux et prometteur... pourtant un matin, Efinwel pensa à nouveau aux songes d'Axelle et de ces enfants qu'elle lui avait décris ; c'est à ce moment qu'entra sa nièce Niout, mal réveillée et de forte mauvaise humeur. L'elfe se refusa à de nouvelles joutes verbales avec l'adolescente, qui ne recherchait visiblement que cela, puis il partit se promener dans la Cour du Soleil en pensant à sa délicieuse promenade faite la veille avec sa Douce.

Niout revînt hélas à la charge pour râler après son cher oncle, qu'il était difficile d'élever des enfants qui n'étaient pas les siens, qui plus est ! Efinwel était parsemé de doutes quand à ses talents d'éventuel futur papa, alors il partit pour Orgrimmar pour voir son cher protégé de l'Orphelinat. Grande fût sa surprise quand il apprit que la Directrice de l'orphelinat Plainteguerre était malade et qu'elle lui confiait la surveillance de son établissement pendant qu'elle s'accordait un peu de repos. Longue fût la journée pour Efinwel !!!

D'abord les enfants étaient timides avec lui, cela ne dura pas très longtemps, car rapidement il eut toutes les plus belles questions du monde dont la fatidique "pourquoi t'as les cheveux longs ? t'es une fille ?"
L'elfe était vite agacé, puis en vînt à poser ses armes pour remettre du calme dans l'assemblée des jeunes orques... et c'est lorsqu'il saisit son arc que le silence commençait à venir... les p'tits orques semblaient avoir une passion martiale déjà tout jeunes, et Efinwel dût se résoudre à parler de tout ceci.

Le jeune Boggosh'k tira les cheveux d'Efi pour lui dire "hé pourquoi qu'tu prends pas un fusil, un arc ça fait trop naze !!"

Efinwel fit la moue, et leur dit alors :
"bon visiblement vous connaissez tous Kaja et son échoppe d'armes... alors je vais vous raconter le jour où je suis allé la voir, lorsque j'étais très jeune. Moi aussi je cherchais de quoi m'équiper pour faire la guerre, j'avais la même hargne que vous pour en découdre avec le Fléau et nos autres ennemis, plus louables. Et le hasard m'a amené dans sa boutique où Kaja m'a montré son attirail... j'ai même eu le plaisir de tirer avec son "BKP 42 Ultra" !!!"

...les kids verdâtres étaient subjugués... Efinwel continua de plus bel en y rajoutant un peu...

"Kaja m'amena dans l'arrière boutique pour essayer un tromblon, mal équilibré à mon goût... puis son Espingole avec sa crosse nacrée... voyant que j'étais un virtuose de tir, elle sortit son bijou... le "Massacreur" !!! Le fameux BKP 2700 !!! Sur ma douzaine de tirs, un seul trou était dans la cible... oui j'étais vraiment doué pour tirer avec ces fusils. Et vous savez... les BKP sont bien plus terribles que l'on peut savoir, car leurs balles peuvent réellement traverser trois cottes de maille avant de s'enficher dans un mur !!! Un fusil permet une précision démoniaque... une précision qu'un arc ne pourra jamais prétendre ni atteindre..."

Efinwel devînt alors songeur... un gamin lui tira la tignasse "et alors ? pourquoi que tu prends un arc de gonzesse?"
Efinwel lui fît la tête... réfléchissa, puis enjoué lui dit :

"J'ai redonné toutes ces belles armes à Kaja... malgré que j'ai un réel don pour le fusil... car il y avait une raison fondamentale pour ça..."

Efinwel n'en rajouta pas, il savait agaçer son auditoire pour l'intéresser au plus haut point... mais lorsqu'il eût trop mal aux cheveux il leur avoua :

"J'ai alors reposé ces fusils, et je n'en ai plus jamais touché un depuis ce jour-là... car le fusil est une arme qui assure le trépas à votre adversaire, il n'y a pas d'alternative pour ça !"

Le p'tit Moggosh'k lui demanda "bah c'était bien pour toi alors ? je comprends pas ??!"

Efinwel lui sourit : "si ces fusils amènent une mort assurée, je ne devais pas les prendre, Mogg'... je ne suis pas là pour tuer les gens mais juste pour les faire sourire... alors j'ai juré depuis ce jour-là de ne jamais utiliser de telles armes, voilà tout !"

Les p'tits orques étaient dégouttés d'une telle réponse... trop elfique à leur goût... une cohue sans nom faisait un vacarme du tonnerre... la Directrice arriva en trombe, "remercia" Efinwel pour sa gentillesse et d'une douce voix tonitruante rétablit le calme dans l'orphelinat.

Efinwel repartit, dépité... qu'il était dur de s'occuper d'enfants... il songea alors qu'il avait une tâche plus facile à réaliser et se mit en route vers le Temple pour aller à la rencontre d'un dragon qui l'y attendait depuis maintenant trop longtemps... au moins... là bas... il aurait plus de chances pour un succès, même marginal !

il y a peu...

C'était un si beau jour, un jour de fin de semaine assez ensoleillé... Efinwel se devait d'achever l'ultime préparatif d'un mariage qui se profilait si vite à l'horizon... il ne restait que deux jours !

Habillé tout de blanc, comme la tradition le souhaite, l'elfe descendait vers la rivière où l'attendait déjà la communauté religieuse de Lune d'Argent. Sa gorge se noua... il maudissait son cousin Lorelindi et sa filleule Niout de ne pas avoir voulu l'accompagner pour l'aider... pourquoi étaient-ils tous deux si réfractaires aux anciennes traditions ?? Efinwel ne voulait plus leur chercher d'excuses, cela l'agaçait que trop...

La rivière était chantante en ce début de saison, les pluies l'avaient rendue si belle. Sur une rive, Frère Abgel l'attendait avec un sourire, censé le réconforter... ce n'était guère le cas : "Efinwel, nous désespérions de te voir, tout le monde t'attend depuis l'aube ! Tu as des soucis ou un pêché à avouer avant ta Purification Spirituelle ?"

La question était des plus sérieuse, et Efinwel n'avait pas le droit de plaisanter avec ça. Il soupira : "et bien... j'aime tant Dame Axelle que je ne reculerai devant aucune épreuve, si difficile et insurmontable puisse t elle être ! Mon amour sera sans faille mais... *d'une voix plus hésitante* ... certains de mes propos, hier, l'ont blessé et je me suis permis l'affront de la juger sur son tempérament un peu vif à mon égard concernant sa jalousie... et je m'en veux beaucoup car je réalise qu'Axelle est une elfette ayant une très grande sensibilité et je n'avais pas à lui dire tout cela"

Les elfes s'avancèrent au milieu de cette rivière cristalline. Abgel jetta un de ses regards très inquisiteur à l'elfe, avant de reprendre :
"la vérité que l'on dit n'est pas toujours LA vérité, aussi ton arrogance est-elle fortement appuyée par un orgueil qu'il te faut expier ! Tu méditeras cela cette nuit... toute la nuit... tu liras les quinze premiers chapitres du Primus Codex afin de réfléchir à tout ça"

Le visage d'Efinwel se décomposa en entendant ce dur verdict... il lui fallait voir le prêtre pour le mariage qui avait lieu mardi... et le rendez-vous était ce soir !! "mais je ne peux pas cette nuit, frère Abgel...."

Le Frère le coupa immédiatement : "aucune raison ne permettra de te dérober à cette sanction spirituelle, car ta Purification est en jeu, Efinwel !"

Une main se posa sur l'épaule de l'elfe.
Un visage très ressemblant à celui d'Efinwel se reflétait déjà dans l'eau, son cousin Lorelindi avait eu la témérité de venir jusqu'ici : "alors je prendrai sa place pour cela, car le sang de nos parents coule dans nos veines et j'en assumerai la sanction, frère Abgel, comme le permet les traditions séculaires"

Efinwel regarda son cousin et vît Niout plus loin dans l'assemblée, toute de blanc vêtue avec un sourire trahissant que bien des secrets étaient tombés en cette matinée : "Lory' tu exècres ces cérémonies depuis tout petit...."
Lorelindi reprit alors "il faut croire que j'ai grandi, frangin, et certaines vérités ont ressurgi du passé. Niout va un peu perdre son oncle... trop paternel à mon goût *sourire moqueur* mais y gagnera assurément le père qu'il lui fallait... enfin... si j'arrive à suivre les bons conseils de ce tonton toujours trop têtu !
Va vers ton bonheur, mon frère car il est temps que ton coeur soit libéré complètement et qu'Axelle ait un elfe rien que pour elle. Dis au revoir à Niout, car nous ne viendrons pas à votre mariage, nos... "retrouvailles" ont besoin d'une certaine tranquillité et il est temps pour nous deux d'aller voir sa mère. Tu la connais, elle est trop impatiente.... mais nous viendrons vous voir bientôt"

Se frottant les mains en jubilant, Frère Abgel prit un malin plaisir à expliquer toutes les ingratitudes qui attendaient Lorelindi pour sa dévotion.

Tous les elfes de la procession vinrent alors saluer l'âme d'Efinwel, et bien de l'eau coula sur le front de l'elfe pour finir sa Purification Spirituelle. Efinwel s'en remonta alors de la rivière, le coeur léger... et déjà envieux de retrouver sa Douce Axelle. Le mariage pouvait maintenant avoir lieu, Efinwel était fin prêt.

Axelle s'en était partie ce week-end là, Efinwel tournait comme un lion en cage...
Trois coups furent frappés, et l'elfe alla ouvrir la porte. Un messager lui remis une missive du Sénéchal. Il parcourut rapidement la nouvelle et un sourire laissa deviner que sa campagne militaire en Alterac était enfin finie !

Il se retourna pour annoncer la bonne nouvelle, mais... Axelle n'était toujours pas revenue... Efinwel n'arrivait pas à se faire à cette idée ! Il prit sa besace avant de partir pêcher, ça le détendrait sûrement !? Après de longues heures à perdre son regard dans le Lointain, il ne cessait de penser à son elfette... la mélancolie arrivait à grands pas !

Efinwel partît alors vers Gangrebois et continua la sinistre route du nord, malgré bien des déboires ; les Grumegueules n'aimaient pas les étrangers, surtout ceux qui se parfumaient visiblement ! Les Terres enneigées du grand nord se dessinèrent dans un brouillard de givre. L'elfe sourit... il aimait la neige, comme tous les enfants... et même les grands enfants ! Neige gambadait partout... elle n'avait pas héritée de son surnom pour rien.

Après deux jours d'errance dans ces montagnes blanches, Efinwel parvint à un étrange village. Il allait enfin pouvoir vérifier ce qu'on lui avait tant vanté, il allait enfin pouvoir approcher ces harfangs blancs... aussi blancs que ceux des Foudrepiques qu'il avait tant jalousés en Alterac !

"allez minette, on cherche un peu... on arrête de jouer, ça fait deux jours que tu fais ta fofolle !"

Efinwel regarda Neige avec le sourire en coin.
Les deux compères s'arrêtèrent devant des traces d'une boue devenue si dure par le froid. L'elfe fût étonné de voir que des félins vivaient dans ces tourmentes glaciales. Ils remontèrent alors bien plus au nord, vers ce fameux Rocher où ces tigres blancs vivaient tous en bandes sauvages. Efinwel pensait les observer quelques temps pour mieux les connaître mais Neige eût des réactions étranges...

La féline partît alors vers les fauves, sans aucune précaution, elle qui était devenue pourtant une vraie prédatrice !? L'elfe encocha rapidement ses flèches de glace pour protéger Neige mais sa main s'arrêta alors...

Neige montra un comportement de soumission auprès des tigres et se coucha devant ce grand lion blanc, si majestueux. Efinwel fût médusé. L'instant semblait durer longtemps... trop longtemps...

L'elfe la siffla pour qu'elle le voit, mais.... rien ne se produit !

Efinwel avait compris, et ses yeux trahissèrent sa si grande tristesse... Neige avait retrouvé les siens, et elle montrait une si grande joie à cela. L'elfe en oublia sa besace et repartit de ces terres maudites ; une si grande partie de sa vie était devenue bien plus glaciale que le manteau blanc du Berceau de l'Hiver !

(oh mais je suis sacrément en retard sur le background moi, grrrrr)

* un jour plus chargé de magie que les autres jours*

Nerveux devant la grande cérémonie qui les attendait, Efinwel faisait les cent pas devant Lune d'Argent en attendant les convives...

Evidemment, tous étaient en retard... comme pour rajouter une nouvelle angoisse au mariage qui attendait Dame Axelle et Efinwel.

Puis les hôtes arrivèrent, un puis deux... puis une quasi trentaine... Efinwel ne savait déjà plus où mettre son nez, y'avait bien trop de gens pour lui, il était déjà perdu !

Dame Axelle arriva, dans sa robe d'un blanc étincelant... l'elfe perdit le peu de moyen qui lui restait et son esprit était déjà ailleurs !

Tant bien que mal, la Grande Marche des Lumières put se faire... bien des invités étaient venus renforcer les efforts des participants par leur lanterne ou torche, et une myriade de lumières se reflétaient dans Lune d'Argent, comme le voulait les vieilles traditions, auquelles Efinwel était coutumier.

Le prêtre fût d'une grande gentillesse, et dans des lumières célestes, Axelle prononca de rares mots qui touchèrent en son profond l'elfe... qui balbutia quelques mots à son tour, inspirés par l'amour que l'elfette et Efi' se vouaient.

La Marche des Lumières finit au plus haut de la Cité elfique, et le prêtre unit à jamais les amoureux dans un beau discours

IMAGES ICI

=> je continue plus tard

Efinwel était las de toute cette entreprise qui ne bougeait guère à ses yeux, et avait donc décidé de laisser ses compagnons gérer les affaires des Cénariens au mieux.

Il déposa ses affaires dans le grand bureau du Manoir et prit une chaise pour s'assoir en attendant l'arrivée de Rayja pour lui confier cérémonialement les clés de la Baptisse et les fameux Fragments de la Tablette du Destin.

/hrp
Efinwel sera toujours là pour aider / roleplay / meuleplay (j'aime cette expression débile), je pars donc de la guilde sans être fâché sur des remarques pas des plus sympas mais qui ne font pas plaisir quand même. Ce n'est pas grave. J'espère que tout le monde reste en bon terme, c'est l'essentiel, on est dans un jeu où la convivialité englobe la bienséance et la bienveillance de tous ^^
J'attendrais la connexion de Rayja pour la nommer chef de guilde au plus tôt, bisouilles à tous, et n'hésitez pas à venir me demander des trucs impossibles, je suis et reste là pour tout le monde.